Veille #6 Environnement Ville Société

📸 Série “Bond”, No.41 (2020) © Anna Reivilä

Novembre 2024 – Une sélection pluridisciplinaire d’articles scientifiques et généralistes de l’actualité qui contribuent à l’analyse des dynamiques et des enjeux de changement entre environnement, ville et société.

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Faire territoire, faire société

Tout un numéro sur « Prendre soin de la nature urbaine ». « Le végétal a été depuis toujours un enjeu structurant de la pensée et de l’action urbanistique, mais ce n’est que dans les dernières décennies que les politiques urbaines et les citadins attribuent à la nature urbaine des rôles sociaux et politiques. Une demande citoyenne croissante pour plus d’espaces végétalisés a été accompagnée par la création de nouveaux dispositifs institutionnels pensés pour l’intervention de tous à la végétalisation urbaine. On voit ainsi apparaître diverses initiatives de végétalisation urbaine portées par les habitants. Pour mieux cerner les enjeux, conflits et controverses qui traversent ce phénomène, ce numéro observe de près les pratiques de « végétalisation participative » en milieu urbain, tout en les mettant en perspective avec ce qu’il se passe en milieu rural, là où la végétalisation a été depuis toujours une pratique individuelle, émulative, qui tend vers le décor et qui est très codifié » (Espaces et sociétés, 2024/2 n° 192)

L’impact du covoiturage sur les territoires : « The territorial impacts of BlaBlaCar carpooling: Between metropolitan polarization, intermediate cities’ structuration, and rural services ». Une étude géographique des caractéristiques du covoiturage en France à partir de données massives collectées sur la plateforme Blablacar. « L’impact varie en fonction de la taille des villes, de la présence de systèmes urbains régionaux et interrégionaux, et de la spécialisation touristique des zones rurales. L’étude souligne également la position unique de Paris et le rôle pivot des villes intermédiaires » (Journal of Transport Geography, Volume 121, December 2024).

« Désapprendre la ville avec un chien ». Un texte sensible écrit à la hauteur d’une espèce compagne, un chien, qui souligne notre rapport construit à la ville et nous convie au sein d’une « communauté d’attention plus que d’intérêt ». « En nous rappelant les règles tacites de nos conduites en ville, en nous faisant nous sentir #vulnérables, en nous amenant à explorer de nouveaux espaces, les chiens qui nous tiennent compagnie nous enseignent, ou plutôt nous désapprennent, les villes. Nos déambulations “mi-chiens mi-humains”, tantôt vulnérables, tantôt burlesques, déroutent la ville que nous connaissons » (AOC, 04/11/2024).

« Les différents visages de la pauvreté au sein de la Métropole de Lyon Ménages pauvres en Auvergne-Rhône-Alpes ». « En 2021, un habitant sur six vit sous le seuil de pauvreté dans la Métropole de Lyon, soit 220 500 personnes. À Lyon et à Villeurbanne, les personnes pauvres sont souvent jeunes et vivent seules. Les ménages pauvres sont fréquemment constitués de familles vivant en logement social dans l’est et le sud de la Métropole. Dans l’ouest, là où le nombre de personnes pauvres est le moins élevé, les propriétaires et les familles monoparentales sont plus fréquents parmi les ménages pauvres » (INSEE, 24/10/2024).

« Prendre en charge les inégalités environnementales. Le rôle contrasté des mobilisations collectives dans quatre communes du Grand Paris ». « À partir d’une méthodologie à la fois qualitative et quantitative, et partant de l’échantillonnage de quatre territoires urbains en fonction des inégalités observées, cet article se donne comme objectif d’étudier l’évolution des relations entre les collectivités locales et les associations et collectifs dans un contexte de transition socio-environnementale intégrant les enjeux de justice. Ces collectifs associatifs ont pour point commun d’aborder de façon conjointe les questions environnementales et sociales via leurs répertoires d’action : le spectre s’étend de la recyclerie de quartier à l’épicerie solidaire en passant par le jardin partagé impliqué dans de l’éducation populaire. La démarche comparative entre les quatre territoires analyse les spécificités des mobilisations des associations et collectifs au regard des inégalités socio-environnementales dans chaque commune » (Développement durable et territoires, Vol. 15 n°2, septembre 2024, 30/09/2024).

Tout un numéro sur « Villes, communs et transitions : perspectives altermétropolitaines » pour « ouvrir le champ des discussions autour de la ville, des transitions urbaines, des communs, dans une perspective altermétropolitaine. Nous mobiliserons un certain nombre d’expériences qui iront des résistances citoyennes à l’ubérisation des territoires, au recyclage des e-déchets dans une perspective d’émergence et d’affirmation de l’économie circulaire, en passant par les dynamiques de décarbonation dans la réindustrialisation, le renouvellement de l’action publique par la mobilisation citoyenne, la place des arts de la rue dans les espaces publics, et les conséquences politiques et institutionnelles de la défiance citoyenne vis-à-vis des pouvoirs publics et privés depuis un demi-siècle » (Revue de l’association de Géographes Français (BAGF), 25/09/2024).

Socio-écosystèmes

Une analyse de la notion de limites planétaires, sa définition et son histoire, ainsi que ses effets sur diverses disciplines et sa diffusion dans la société (Nature Reviews Earth & Environment, 08/11/2024).

« La pollution plastique amplifie les conséquences sur toutes les limites planétaires ». Une étude qui examine les preuves que le plastique a dépassé le seuil de sécurité pour le système planétaire, affectant de nombreux mécanismes du système terrestre tout au long de son cycle de vie. « Nous appelons à une action urgente pour reconnaître la pollution plastique non seulement comme un problème de gestion des déchets, mais aussi comme partie intégrante du changement climatique et des politiques liées à la biodiversité et à l’utilisation des ressources naturelles » (One Earth, 07/11/2024).

« Dépolluer la Terre ? ». « La dépollution consiste à nettoyer les sols et les eaux de leurs contaminants. Mais peut-on vraiment dépolluer les souterrains ? On peut en tout cas le prétendre, comme le démontre cette enquête menée depuis l’intérieur, qui dresse l’état des lieux des techniques et analyse les discours du monde de la dépollution, entre science et business. Le milieu de la dépollution auquel je fais référence ici est une communauté technico-scientifique, largement composée d’acteurs privés – industriels, bureaux d’études, consultants – qui développent, commercialisent et implémentent des solutions techniques de dépollution pour les sols et les nappes pollués. Les pouvoirs publics et établissements au statut intermédiaire public-privé y occupent des rôles variables selon les pays (financement, expertise, parfois les deux). Enfin, une minorité d’acteurs académiques y est également intégrée. Au sein de cette nébuleuse, bon nombre d’acteurs considèrent les problèmes de pollution comme étant avant tout une opportunité d’obtenir des subventions ou de faire du profit, dans ce qu’on pourrait appeler le monde du « business-dépollution ». L’enjeu de cet article n’est pas de reprocher à ces acteurs leur positionnement, somme toute assez logique dans une société capitaliste, mais plutôt d’exposer les dysfonctionnements qui en découlent, afin de nourrir une réflexion sur les autres voies possibles et désirables » (Terrestres, 01/11/2024).

Que se passerait-il si on atteignait effectivement les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat ? Cette étude sur l’inertie climatique et ses conséquences montre que le changement climatique se poursuivra très longtemps après l’arrêt des émissions de CO2. Elle analyse également l’impact de tout retard pris sur l’atteinte de l’objectif de zéro émission nette. « Exploring climate stabilisation at different global warming levels in ACCESS-ESM-1.5 » (Earth System Dynamics, 30/10/2024). Une version vulgarisée de l’étude est également disponible (The Conversation, 30/10/2024).

Flux et circulations – Matières, énergie, déchets et territoires

« Nos villes seront-elles à l’avant-garde de la lutte contre le gaspillage ? Il n’en tient qu’à elles ! ». Un article sur le pouvoir des villes dans l’économie circulaire et le levier que constitue la planification urbaine. « Agir sur les composantes urbaines peut faire une différence en modifiant le rapport avantage-coût des stratégies de circularité, ce qui inciterait plus facilement les acteurs sociaux et économiques à privilégier ces stratégies » (The Conversation, 29/10/2024).

« D’une eau-problème à une eau-ressource : bascule dans nos rapports aux eaux usées traitées ». « À l’instar de toutes infrastructures techniques, celles du traitement et de l’assainissement participent à construire la relation qu’entretient la société avec l’eau. C’est particulièrement le cas depuis les années 1960, époque à laquelle un intérêt croissant s’éveille un peu partout dans le monde, et plus récemment en France, autour de la pratique consistant à réutiliser les eaux usées traitées (Reut) pour agir face au manque d’eau. La Reut fait alors figure d’un nouvel ajustement technique à la pénurie, qui se veut différent des infrastructures plus classiques (barrage, transfert d’eau). Or, en France, cette pratique pose la question du mode d’existence de ces eaux usées, puisque chargées en éléments pathogènes, elles ont été pendant longtemps synonymes de problème sanitaire à évacuer. Désormais, elles sont envisagées comme une ressource à valoriser et dont l’enjeu consiste à les réintroduire dans une société qui les a historiquement éloignées » (Développement durable et territoires, Vol. 15 n°2, septembre 2024, 30/09/2024).

« Économie circulaire, mines urbaines et altermétropolisation : une expérience française ». « Les mines urbaines désignent l’ensemble des e-déchets qui ne sont pas utilisées dans le cadre d’une filière de réutilisation, réparation ou réemploi. Au lendemain de la pandémie mondiale du Covid 19, des ruptures de chaine logistique ou d’approvisionnement de matières premières ont impacté le modèle de croissance basé sur l’économie numérique. Ainsi, les mines urbaines sont au cœur de stratégies industrielles et leur reconnaissance en tant qu’enjeu de souveraineté nationale pose la question de savoir si les mines urbaines peuvent être à la base d’une économie circulaire à grande échelle » (Revue de l’association de Géographes Français (BAGF), 25/09/2024).

Santé et environnements

« Le dérèglement climatique entraîne des menaces de plus en plus pressantes sur la santé humaine ». « Mortalité en hausse, heures de travail perdues, recrudescence des maladies infectieuses… Les indicateurs de santé publique suivis par un panel d’experts internationaux montrent que la crise climatique est aussi une crise sanitaire » (Le Monde, 30/10/2024). « «Le plus inquiétant n’est pas seulement ces impacts record, mais surtout le fait qu’en dépit de la connaissance de ces menaces pour la santé, les gouvernements et les entreprises continuent de jeter de l’huile sur le feu», déplore Marina Romanello, directrice exécutive du Lancet Countdown et chercheuse au University College London. Dans 55 % des pays étudiés, les subventions aux combustibles fossiles représentaient l’équivalent de plus de 10 % de l’ensemble des dépenses nationales de santé. Et 27 % des pays dépensaient l’équivalent du budget de la santé en subventions aux combustibles fossiles”. Lire le rapport de The Lancet : « The 2024 report of the Lancet Countdown on health and climate change: facing record-breaking threats from delayed action ».

Un tour d’horizon des conséquences du dérèglement climatique sur les systèmes de santé et de soin : « Climate change is making it harder for people to get the care they need ». « Les maladies soudaines et les déficiences inattendues augmentent le besoin de soins ; le changement climatique réduit l’accès à des ressources essentielles pour les soins, tels que l’eau, la nourriture et un abri sûr ; il peut endommager les infrastructures de soins physiques et sociales. Il peut également entraîner l’effondrement des unités traditionnelles de soins, telles que les familles et les communautés. Enfin, il crée de nouvelles sources de besoin avec l’augmentation des installations de personnes déplacées et des camps de réfugiés » (The Conversation, 29/10/2024).

Spatialités numériques et géomatique – Méthodes, Modèles et Systèmes spatio-temporels, Environnement et Société

Une proposition de deep learning interprétable pour modéliser les différents facteurs qui sous-tendent une inondation. « Notre proposition d’apprentissage profond interprétable offre une perspective pour dévoiler les moteurs dynamiques des inondations en extrayant des modèles de l’apprentissage profond dans une approche de déduction inverse. Nous avons utilisé les modèles les plus performants pour les inondations extrêmes et avons identifié les facteurs dominants et les variations des inondations dans 482 bassins hydrographiques aux États-Unis » (Earth’s Future, 21/10/2024).

Une modélisation relative aux disparités sociodémographiques de la vulnérabilité des populations au stress thermique dans la ville de Madrid avec une haute résolution spatiale. « Nos résultats révèlent une concentration de populations vulnérables, mesurée en fonction de l’âge, du sexe et du niveau d’éducation, dans certains des quartiers les plus défavorisés de la ville. Ces groupes vulnérables devraient augmenter à l’avenir, à moins qu’une trajectoire durable ne soit mise en place, qui entraînerait une dynamique de vulnérabilité vers un changement plus uniforme et plus résilient. Ces résultats peuvent guider les efforts d’adaptation locaux et soutenir les initiatives de justice climatique visant à protéger les communautés vulnérables en milieu urbain » (Earth’s Future, 06/10/2024).

« L’écologie a-t-elle besoin d’enquêtes en sources ouvertes ? ». « Refusant de délivrer verticalement un savoir, l’OSINT [open source intelligence ou renseignement en sources ouvertes], en alliant recherches sérieuses, vulgarisation scientifique, revendications militantes, explication de ses méthodes et réflexivité critique sur les pratiques de constitution et de transmission de la connaissance, fait voir et éduque à voir seul la situation environnementale. Elle peut ainsi permettre de refonder démocratiquement tout milieu de production et de diffusion de l’information » (AOC, 01/10/2024).

« Les eaux usées, nouvel outil pour la surveillance de masse ». « Mine d’information car ces eaux recèlent une quantité et diversité incroyable de molécules, renseignant sur le fonctionnement de la ville et sur les pratiques de ses habitants. Aujourd’hui, le principal enjeu pour la communauté scientifique est de lier quantitativement un usage à la présence et la quantité d’une substance dans les eaux usées » (AOC, 16/09/2024).

Objets et urbanisation – Usages, fabrications et représentations

« Comment des villes se préparent aux extrêmes climatiques ». « Anticipant l’intensification des canicules, des incendies ou des inondations, liée au réchauffement, certaines villes françaises ont entrepris des aménagements afin de réduire les risques naturels » (Le Monde, 14/11/2024).

« Proposition d’une stratégie alternative pour massifier la rénovation en France : la mise en concession de lots d’immeubles ». « Cet article explore et tend à définir les contours d’une stratégie alternative permettant la massification de la rénovation énergétique des bâtiments en France ainsi que les modalités structurelles nécessaires à une politique publique permettant de répondre aux engagements officiels et aux enjeux énergétiques et climatiques. La proposition est centrée sur la constitution de lots de bâtiments à rénover, et leur mise en concession auprès d’ensembliers placés, en tant que concessionnaires, sous le contrôle d’autorités concédantes assurant un pilotage efficace et coordonné des objectifs nationaux. Les arguments proposés démontrent la pertinence de la proposition, à moyens financiers constants, et ce, dans le cadre juridique établi d’une nouvelle organisation de l’action et de la coordination des actants de la rénovation énergétique par l’acteur public » (Développement durable et territoires, Vol. 15 n°2, septembre 2024, 30/09/2024).

Tout un numéro sur les « Villes petites et moyennes en transitions ». « Les villes petites et moyennes seraient en ce moment les laboratoires de nouvelles expérimentations autant que de nouvelles pratiques et attentes de la proximité, en particulier en matière de formes urbaines dans un contexte de fragilisation de l’habitabilité des métropoles denses subissant des canicules, de formes de lien social et de vie quotidienne à l’écart d’une culture temporelle de l’accélération, ou encore de pratiques de conception en urbanisme » (GéoProximitéS, 3 | 2024).

« Les défis pratiques et épistémologiques d’une écologisation de l’aménagement ». « Le mode de financement des aménageurs repose largement sur la vente de charges foncières, c’est-à-dire une valeur des sols assise sur les futurs droits à construire. Il est donc fortement lié à la construction et à l’artificialisation. Il conduit à une mobilisation croissante de ressources en foncier, en matériaux, en énergie et à la perturbation des écosystèmes vivants et s’avère incompatible avec l’inscription de l’aménagement dans les limites biophysiques dites planétaires. Face aux changements environnementaux globaux et aux évolutions règlementaires du type « zéro artificialisation nette », un certain nombre d’aménageurs font le constat de l’obsolescence de leur modèle de fonctionnement. Cet article interroge les défis théoriques et pratiques soulevés par l’écologisation de l’acte d’aménager. Comment repenser la production de la valeur en aménagement de manière à « faire compter » la matière, l’énergie et le vivant ? Quelles en sont les implications opérationnelles dans les pratiques comptables et les processus de décision des aménageurs ? » (Géographie, économie, société, 2024/2-3, vol.26).

Lire l’ensemble du numéro « Comment appréhender les transitions soutenables des territoires ? » : « un premier état de l’art, intermédiaire, des approches territoriales à l’aune des crises multiples et de l’injonction pressante aux transitions soutenables » (Géographie, économie, société, 2024/2-3, vol.26).

Tout un numéro sur « Le rôle du sacré dans la fabrique des territoires ». « Le sacré marque le territoire et constitue même une base qui cimente nos sociétés, mondialisées et sécularisées, confrontées aux multiples crises qui interrogent la fragilité du monde, voire sa finitude. Les acteurs de l’aménagement du territoire, les êtres humains dans leurs pratiques quotidiennes, intègrent ainsi des valeurs non matérielles dans leurs décisions. Les facteurs contingents (coût, disponibilité, accessibilité, etc.), liés en grande partie au libéralisme, rentrent en concurrence avec une recherche d’harmonie, de solidarités environnementales et sociales s’associant à divers degrés, et avec des aspirations spirituelles. Le sacré, multiforme, en perpétuelle redéfinition, est ainsi un agent géographique d’autant plus efficace qu’il n’est pas toujours conscientisé par les acteurs du territoire » (Annales de géographie, n°756-757, 2-3/2024, juin 2024).

Recherches en situation pluridisciplinaire – Enjeux, positions, débat

« L’anthropocène, un objet frontière qui signifie plus qu’une tranche de temps géologique ». Au-delà de la communauté stratigraphique, de nombreuses communautés voient dans « l’anthropocène un concept capital, agrégateur de sciences éloignées les unes des autres. C’est devenu une matrice pour penser le monde de façon renouvelée et pour envisager de nouvelles méthodes de faire de la science, de l’art et des politiques publiques » (The Conversation, 28/11/2024).

Une proposition d’analyse de la controverse sur l’Anthropocène du point de vue sémiotique à travers le projet Lyon-Turin. « The Anthropocene Effect. Controversies, collective identities, and some notes on the Turin-Lyon High-Speed Train ». « L’hypothèse de l’entrée dans l’Anthropocène, une époque géologique façonnée par l’activité humaine, a généré une littérature abondante sur la « nouvelle place » des collectifs humains sur Terre. Dans la perspective métadescriptive de la sémiotique, ce débat suggère que les crises écologiques devraient être réinterprétées comme une crise des formes d’appartenance. Nous proposons ici un protocole d’analyse préliminaire pour cette réinterprétation. Pour illustrer cette approche, nous nous pencherons sur la controverse de la ligne ferroviaire à grande vitesse Turin-Lyon. Nous proposons de segmenter ce cas à partir de trois dimensions analytiques : les valeurs collectives qui animent les partisans et les opposants au projet, la recomposition méréologique des subjectivités et des territoires, et la cohabitation de régimes sémiotiques hétérogènes » (Rivista dell’AISS – Associazione Italiana di Studi Semiotici, n°41, 34-49).

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