Veille #3 Environnement Ville Société

“China night. Chongqing” (2012) © Mark Horn

Une sélection pluridisciplinaire d’articles scientifiques et généralistes de l’actualité qui contribuent à l’analyse des dynamiques et des enjeux de changement entre environnement, ville et société.

Cette veille vous est-elle utile ? Quel usage en faites-vous ? Vos retours m’intéressent ! Aidez-moi à améliorer les prochaines éditions en m’envoyant vos remarques et les parutions qu’il vous semble pertinent de partager avec la communauté : berenice.gagne@univ-lyon3.fr

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🔭 Dans l’actualité :

Une enquête en 3 épisodes sur les PFAS, ces polluants éternels qui contaminent le territoire de Pierre-Bénite. « “Polluants éternels”, un mensonge en héritage : à Pierre-Bénite, on connaît les risques depuis les années 1990 (1/3) », « Pollution et mise en danger de la vie d’autrui, comment l’industriel Arkema « prépare sa défense » depuis des années (2/3) », « La contamination aux “polluants éternels”, le prix de la transition écologique ? (3/3) » (France 3 Auvergne Rhône-Alpes, 12-13/06/2024).

“Climate Justice in the Jurisprudence of the European Court of Human Rights. Some notes on Carême v. France, Verein KlimaSeniorinnen v. Switzerland, Duarte Agostinho & al. v. Portugal & 32 Others” by Marta Torre-Schaub (EU Law Live, 24/05/2024).

Faire territoire, faire société

« Le futur du monde rural dans les zones péri-urbaines », un numéro qui met en avant l’idée contre-intuitive que « les processus d’urbanisation peuvent conduire à une réaffirmation, plutôt qu’à un déplacement des identités et des activités rurales des zones périurbaines. Loin d’être seulement des observateurs passifs des processus périurbains dans leur environnement, les acteurs ruraux peuvent élaborer des stratégies pour en tirer profit ou s’organiser pour résister en développant des discours visant à renforcer les identités, les normes et les institutions rurales afin de défendre leur position sociale. En définitive, les identités rurales et urbaines façonnent conjointement, côte à côte, l’avenir des zones périurbaines » (Belgeo, 2023/3, 25/06/2024).

« Logement : la «mixité sociale» nuit aux classes populaires racisées ». « 20 ans après son adoption, la loi SRU s’avère incapable d’assurer le droit au logement de tous et toutes, et en particulier des classes populaires les plus modestes ». L’autrice « souhaite montrer comment la « mixité sociale », notion aux contours flous, est mobilisée dans les politiques urbaines, de plus en plus contre le droit au logement des classes populaires ». « Aujourd’hui, au nom de la mixité sociale, on refuse des logements sociaux à des ménages parmi les plus pauvres pour ne pas concentrer la pauvreté. Un rapport inter-associatif sur les difficultés d’accès au parc social pour les ménages à faibles revenus montre que plus l’on est pauvre, moins l’on a accès au logement social. La banalité des références ethno-raciales dans les attributions de logements sociaux, conduisant à des discriminations racistes structurelles, est maintenant bien établie scientifiquement » (AOC, 27/06/2024).

« A La Mecque, les fortes chaleurs font plus de 1 000 morts parmi les pèlerins ». Le grand pèlerinage musulman annuel « s’est déroulé dans l’une des régions les plus chaudes du monde. Les températures ont atteint 51,8 °C à La Mecque. Le pèlerinage subit de plus en plus les effets du changement climatique, selon une étude saoudienne publiée en mai 2024, qui conclut que les températures sur les sites où se déroulent les rituels augmentent de 0,4 °C tous les dix ans. Tous les musulmans sont censés accomplir le hadj au moins une fois dans leur vie s’ils en ont les moyens. Certains attendent parfois des années avant de pouvoir faire le voyage, les permis étant attribués chaque année par le royaume sur la base de quotas par pays. Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins tentent de participer sans autorisation officielle, ce qui leur interdit l’accès aux installations climatisées » (Le Monde, 20/06/2024).

Un symposium autour de Loïc Wacquant, Bourdieu in the City: Challenging Urban Theory (Métropoles, n°34, 07/06/2024).

« Entre télétravail et vie communautaire, le « coliving », nouveau cocon productif des jeunes actifs ». « Apparu dans les années 2000 aux Etats-Unis, le coliving – dernier né des mots-valises en « co » – est l’adaptation résidentielle du coworking, cette mise en commun d’espaces de travail où l’on réserve à la carte une place dans un open space ou un bureau séparé, avec toutes les commodités qui vont avec. Depuis deux ans, les professionnels se ruent sur cette niche immobilière prometteuse, portée par la pénurie de logements, le nomadisme grandissant des salariés et les trajectoires de vie de moins en moins rectilignes » (Le Monde, 11/05/2024).

Un dossier consacré aux « Frontières, ressources et espaces transfrontaliers dans les Afriques. Conflits et coopérations dans un contexte de changements environnementaux ». Il est structuré en 3 parties :

• « les ressources naturelles (or, hydrocarbures, eau) localisées à proximité de frontières internationales, dont la présence interroge les dynamiques transfrontalières entre pays limitrophes »
• « l’analyse de coopération dans le cadre d’intégrations régionales : évaluer la réalité et l’effectivité de la gestion transfrontalière des territoires concernés ».
• « la circulation des acteurs et des ressources au sein d’espaces transfrontaliers : des flux commerciaux entre deux capitales voisines ; des dynamiques de mobilité liées notamment à la faune sauvage entre deux aires protégées contiguës » (L’espace politique, 01/05/2024).

« Danse in situ et éthique environnementale : des champs relationnels à l’ère de l’Anthropocène » : « Ce texte aborde la question de l’investissement dans le lieu par les artistes chorégraphiques œuvrant in situ, en scrutant d’abord les conditions historiques qui ont accompagné les premiers praticiens de la danse in situ. Il esquisse ensuite une histoire des champs de l’éthique environnementale et de la danse in situ, qui ont émergé simultanément. Tout en proposant une chronique de l’évolution de ces domaines, il met l’accent sur leurs liens et expose comment des principes fondés sur la notion de lieu se sont développés dans les deux champs, depuis leur création jusqu’à présent » (Recherches en danse, 27/02/2023).

Dossier « L’habitat sous tension, actions publiques et choix résidentiels à l’épreuve des territoires ». Au sommaire : L’habitat en situations critiques : actions publiques et choix résidentiels à l’épreuve des territoires ; La réhabilitation des favelas à l’ordre du jour : défis et suggestions pour la reprise des programmes publics, à partir de l’étude de cas de Parque Royal (Rio de Janeiro, Brésil) ; De l’injonction étatique à l’apprentissage du mode projet dans les villes moyennes : les écueils de l’intersectorialité dans Action cœur de ville ; Construire du logement social en périurbain : quelles adaptations et quelles stratégies des communes face aux contraintes ? ; Construire des maisons « hors sol » ? Le terrain, un acteur du processus de réalisation et de commercialisation des maisons sur plan ; Les politiques publiques au Japon : un cadre favorable à l’émergence d’innovations sociales pour le maintien à domicile des personnes âgées ; Le temporaire comme instrument de la fabrique urbaine : émergence et ancrage dans la métropole de Bordeaux » (RIURBA-Revue internationale d’urbanisme, n°14, janvier 2023).

Socio-écosystèmes

« Sur les traces du scolyte et des monocultures forestières ». « Le scolyte grignote les forêts de résineux et détruit des milliers d’hectares. Pour comprendre les raisons de ces ravages, il faut revenir à la plantation de monocultures dans l’après-guerre. Mais il est également nécessaire de porter un autre regard sur cet insecte pour voir les nouvelles dynamiques écologiques qu’il favorise. Suivre les lignes du scolyte tracées dans le cambium de l’épicéa, que l’on peut voir sous l’écorce ou dans le bois évacué et entreposé au bord de la route, c’est suivre d’autres histoires, d’autres récits empêchés. Le scolyte est un producteur, mais pas selon nos termes du contrat : un allié du bois mort, des creux, des cavités et des fonges. Pour nous, c’est un improductif. Mais il est une aubaine pour d’autres et un passeur de mondes, à condition de lui laisser du temps. Une fois les épicéas secs sur pied, la lumière pénètre jusqu’au sol et une nouvelle dynamique végétale s’installe, plus diverse, plus surprenante, et qui n’exclut pas d’être guidée par des gestes forestiers. Il transforme ces milieux dépeuplés à l’unique vocation productive en des milieux plus foisonnants. Il favorise des forêts plus diversifiées, qui deviennent un obstacle à sa progression » (Terrestres, 20/06/2024).

« Écouter les paysages forestiers ». « Poser des micros dans les forêts françaises pour y recenser la biodiversité : c’est l’ambition du projet Sonosylva, qui vient tout juste de démarrer. Ou comment les paysages sonores révèlent la présence des espèces animales, mais aussi l’impact des activités humaines dans un milieu déjà sous pression » (CNRS Le journal, 22/05/2024).

“Animaux sauvages en ville : quelles cohabitations ?“. « Quelles cohabitations avec la faune sauvage en ville ? Pour interroger les relations parfois conflictuelles entre humains et animaux, ce numéro spécial réunit huit textes sur les animalités urbaines avec des cas d’étude – et récits fictionnels – portant sur des renards, des sangliers, des vaches, des vers luisants et d’autres insectes au sein d’espaces urbains et périurbains. S’intéressant à la place que les animaux occupent et aux spatialités qu’ils génèrent ainsi qu’aux relations qui se nouent autour et avec eux, les contributions apportent des éclairages sur les formes plurielles et ambivalentes que prend l’expérience négociée de la cohabitation entre humains et animaux dans la ville » (Géo-Regards n°16, 2023).

Flux et circulations – Matières, énergie, déchets et territoires

🎧 Un entretien avec Nelo Magalhães, auteur de Accumuler du béton, tracer des routes. Une histoire environnementale des grandes infrastructures (La Fabrique éditions, 2024). Une recherche sur la matérialité du capitalisme dans une perspective qui allie économie politique et histoire environnementale (lundimatin, 11/06/2024).

Géopolitique des ordures : « La Corée du Nord envoie de nouveau des centaines de ballons lestés de déchets au-delà de la frontière avec le voisin du Sud. Les lancers de ballons des deux côtés de la frontière ont commencé quand des militants du Sud, dont des transfuges nord-coréens, ont envoyé vers leurs voisins des dizaines de ballons contenant de la propagande contre le régime de Kim Jong-un et des clés USB contenant de la K-pop. En réponse, Pyongyang a envoyé plus d’un millier de ballons, dont certains contenant des sacs d’immondices » (Le Monde, 10/06/2024).

« Paradoxes et vertu de l’accès à la nature » : une analyse de la pénalisation ou de la dépénalisation de l’accès à la nature à travers une proposition de loi visant à « réaffirmer pour les humains le droit banal de se promener n’importe où dans les espaces naturels » tandis que la loi du 2 février 2023 prévoit de « verbaliser les personnes qui circulent sans autorisation » sur des parcelles privées signalées comme telles (AOC, 06/06/2024).

🎧 « Le gaz : une histoire de tuyaux » : « Une géographie mais aussi une histoire du gaz, et des manières de le transporter, à travers un panorama des enjeux liés à cette énergie, décrits depuis l’intérieur, et en revenant sur la chronologie de l’exploitation et de l’importation du gaz » (France culture, 30/05/2024).

🎧 « La guerre de l’eau », une série documentaire sur les enjeux de l’eau en France. « Le récent épisode de Sainte-Soline annonce un bouleversement radical : sur fond d’un futur asséché par le changement climatique, l’eau et l’enjeu de sa juste répartition sont brutalement sortis d’un débat entre experts et techniciens pour devenir des questions politiques de premier plan, objet d’une appropriation commune aux aspirations démocratiques. C’est ce mouvement de fond d’une remise en cause citoyenne de l’usage et du partage d’un bien commun que cette série entend traiter » (France culture, 13-16/05/2024).

Santé et environnements

« Quatre industries responsables de 2,7 millions de morts chaque année en Europe, selon l’Organisation mondiale de la santé ». « L’OMS Europe publie un rapport dénonçant la manière dont les industries du tabac, de l’alcool, des aliments ultratransformés et des combustibles fossiles font obstacle aux politiques de santé » (Le Monde, 12/06/2024).

« Baigner et laver son corps en ville » : « Ce dossier appréhende des espaces de bain souvent dissociés, ceux liés à la propreté et à l’hygiène et ceux liés aux loisirs, au bien-être ou aux rituels religieux. Il traite de nombreux lieux en ville : rivières, canaux, piscines, bains-douches, hammams, douches associatives, douches pour chauffeurs routiers, etc. Leur diversité incite à questionner les héritages géographiques, culturels et politiques qui font diverger les aménagements, les politiques et les expériences du bain et du lavage du corps hors du domicile » (Géographie et cultures, n°120-121).

“Planetary Boundaries Nurturing the Grand Narrative of the Right to a Healthy Environment?”: un article qui analyse comment la recherche sur les limites planétaires peut fournir des arguments solides pour rappeler aux États leur devoir en matière de droits humains, et notamment le droit à un environnement propre, sain et durable, reconnu par les Nations Unies (Environmental Policy and Law, vol. 54, 14/05/2024).

« Lausanne : rendre l’espace urbain plus favorable à la santé mentale ». Une recherche participative visant à mieux comprendre les facteurs de stress urbain et à rendre la ville plus propice au rétablissement de personnes vivant avec un diagnostic de psychose (Urbanisme en Francophonie).

Spatialités numériques et géomatique – Méthodes, Modèles et Systèmes spatio-temporels, Environnement et Société

« Prendre en compte les dimensions temporelles de l’information géographique environnementale dans l’action publique territoriale », un article paru au sein du numéro consacré à « La recherche au défi de la crise des temporalités ». « La multiplication des indicateurs quantitatifs dans les politiques publiques liées à l’environnement engendre le recours croissant aux systèmes d’information géographique et aux données environnementales géoréférencées. L’enjeu est de traduire spatialement les changements globaux pour la planification et le suivi des dynamiques naturelles et anthropiques. L’article questionne le rapport à la temporalité de ces données : leur trajectoire d’évolution, rythmée par les progrès technologiques, et leur difficile adéquation avec les temporalités de l’objet qu’elles cherchent à représenter et celles de leurs utilisations. Il décortique l’incidence des croisements de données aux temporalités multiples. À partir de deux cas d’étude, l’article affirme l’importance de prendre le temps de la discussion durant le traitement des données afin d’en améliorer la compréhension et la compatibilité avec les objectifs attendus » (Natures Sciences Sociétés, 10/06/2024).

Une cartographie de la hauteur de la canopée au niveau mondial, réalisée à l’aide de l’intelligence artificielle. Des images satellite à haute résolution ont été utilisées pour créer une carte de la hauteur de la canopée mondiale et pour développer un modèle d’intelligence artificielle capable de prédire la hauteur de la canopée. Cette donnée est un indicateur important de la biomasse forestière et du stock de carbone aérien. Elle est utilisée pour mesurer les avancées en matière de restauration des forêts (Mongabay, 30/04/2024).

Une étude montre que présenter des images générées par l’intelligence artificielle d’une ville moins dépendante de la voiture augmente l’adhésion à des politiques de transport durable (Nature, 23/02/2024).

Objets et urbanisation – Usages, fabrications et représentations

Un entretien avec les cinéastes Ila Bêka et Louise Lemoine qui « réalisent des films documentaires qui s’intéressent à l’architecture. Non pas aux bâtiments comme objets, à leur esthétique ou à leur forme, mais à celles et ceux qui y vivent, en font usage, les entretiennent et y travaillent. Des personnages qui sont donc les sujets des espaces dans lesquels ils et elles évoluent au quotidien et dont le duo enregistre, avec spontanéité et humour, la relation particulière » (AOC, 22/06/2024).

« Les territoires oubliés à l’avant-scène ». « Parler de «territoires oubliés» est une manière de mettre en valeur des territoires européens en perte de vitesse, qui appellent pourtant à des futurs désirables unissant le destin des campagnes, des villes et des métropoles » (AOC, 18/06/2024).

Un numéro consacré à « La fabrique de la ville intelligente : quel processus de réappropriation du modèle ? ». Le thème est analysé à travers deux axes : « Des politiques de développement du numérique aux projets de territoires » et « Dire la numérisation des pratiques d’aménagement » (Norois n°270, juin 2024).

🎧 « Une histoire de l’urbanisme » : « L’urbanisme est une science pluridisciplinaire. Géographes, ingénieurs, architectes et même sociologues peuvent s’en réclamer. Retour sur l’histoire de cette architecture consciente de son pouvoir sur les gens » (France culture, 06/06/2024).

« Penser la technique à l’ère du dérèglement global » : un numéro pour « contribuer à une analyse critique de l’évolution des conditions matérielles de notre environnement bâti à l’ère du dérèglement global. Ce dossier rend compte des relations d’interdépendance qui lient les dimensions historique, sociale, politique et culturelle des techniques et vise à saisir les changements qui caractérisent les pratiques professionnelles contemporaines. Comment se définit la technique dans la production architecturale, urbaine et territoriale ? De quel projet politique et social est-elle porteuse ? Quels sont les enjeux et les débats associés ? Quelles sont les résonances entre les controverses passées et celles du temps présent ? Comment peuvent-elles nous aider à construire une pensée critique de la technique face aux enjeux socio-environnementaux ? » (Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère, n°20, 17/05/2024).

Recherches en situation pluridisciplinaire – Enjeux, positions, débat

« De la crise des temporalités aux conditions de son dépassement. Essai de réflexion interdisciplinaire », un article paru au sein du numéro consacré à « La recherche au défi de la crise des temporalités ». « Jamais pleinement alignées, les temporalités de la nature, des sciences et des sociétés se trouvent aujourd’hui dans un déphasage problématique, qui les place au cœur de la crise du système Terre et de ce que l’on peut appeler la « crise du futur ». Délaissée durant la phase historique de la « grande accélération » de la seconde moitié du XXe siècle, la question de la prise en compte des temporalités intriquées resurgit aujourd’hui sur le mode de l’urgence, quand ce n’est pas de la panique, appelant à un effort inédit pour concevoir, dans une logique à la fois interdisciplinaire et transdisciplinaire, une intelligence du temps susceptible d’être actionnée à toutes les échelles pertinentes pour « embarquer » le système Terre dans une transition vers un modèle à la fois viable et vivable » (Natures Sciences Sociétés, 10/06/2024).

⚠️ Une publication qui jette un pavé dans la mare sur les enjeux de la transition énergétique (mais pas uniquement) dans le contexte de l’Anthropocène et du changement global. En évaluant les conséquences des orientations stratégiques en matière de transition énergétique de grandes organisations publiques et privées à travers le prisme de la chimie, l’histoire, l’anthropologie, l’économie ou encore la philosophie, les auteurs et autrices mettent ainsi en exergue les angles morts, les tensions voire les contradictions de la recherche et de ses productions. Cet article lance donc un appel à un dialogue interdisciplinaire radical dans la recherche pour faire face aux enjeux contemporains et à venir d’une manière qui soit compatible avec la justice sociale et environnementale. « En tant que scientifiques issu·es de disciplines différentes et activement engagé·es pour que nos recherches contribuent à élaborer des solutions, nous sommes éthiquement responsables des conséquences de nos actes, conséquences qui vont souvent bien au-delà de notre discipline. Nos recherches et les connaissances qu’elles produisent répondent-elles aux problèmes rencontrés par la société, les entretiennent-elles, voire les aggravent-elles ? » (Chemical Science, 02/05/2024).

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